La Transformerie : contrer délicieusement le gaspillage alimentaire

Guillaume Cantin s’est fait un nom dans le milieu gastronomique québécois lorsqu’il a remporté la première saison de l’émission Les Chefs!, en 2010. À la suite de cette victoire, il poursuit son parcours en restauration jusqu’en 2016, alors qu’un simple défi lancé par un ami lui a ouvert les yeux sur ce qu’il voulait vraiment faire de sa vie.

«Un soir, mon ami Thibault Renouf m’a dit, ‘’tu es un chef, tu devrais être capable de cuisiner un repas gastronomique composé entièrement de déchets!’’. Je ne voulais pas le faire, ça me répugnait!», se souvient Guillaume, qui a cependant accepté le défi. «En voyant la grande qualité des aliments qui étaient jetés dans les poubelles des épiceries, j’ai vraiment eu le déclic : je devais m’attaquer à ce problème.» C’est comme ça que sont nés La Transformerie et son projet phare, Les Rescapés!

Entrevue avec son fondateur, le chef Guillaume Cantin, qui s’est donné le défi de faire tomber les gens en amour avec les aliments, afin que le gaspillage alimentaire n’existe plus.

 

 

Qu’est-ce que le projet Les Rescapés?

C’est une initiative réfléchie afin de réduire le gaspillage alimentaire en valorisant les invendus des grandes chaînes d’épicerie. Nous recevons de tout, c’est-à-dire qu’en plus des fruits et légumes, nous allons aussi avoir du poisson, de la viande, des produits secs, et plus encore. Nous faisons un premier tri : 67% de ce que nous recevons est redistribué à des organismes en dépannage alimentaire. Puis, un autre 26% est utilisé pour faire nos produits maison (tartinades, marmelades et sauces. Le 7% qui reste ne pourra pas être utilisé et ira au compost.

 

 

Quel est le processus de sélection pour choisir les ingrédients que vous utiliserez?

Il faut comprendre que nous sommes tributaires des invendus, c’est-à-dire qu’on doit faire avec ce qu’on reçoit. On a donc fait le travail de regarder quels étaient les plus gros invendus en fruits et légumes et c’est avec eux que nous avons élaboré nos recettes.

 

 

 

 

 

 

 

Quels sont vos produits les plus populaires?

Nous avons donc réussi à créer trois gammes de produits : des tartinades, des marmelades et des sauces. La tartinade tarte aux pommes, c’est vraiment notre meilleur vendeur et un favori des consommateurs. C’est rempli de cannelle, de muscade et de clou de girofle. Ça goûte vraiment la tarte… sans la pâte! Ensuite, notre marmelade d’agrumes est un réel coup de cœur du public : elle est composée de 90% d’orange et 10% de clémentine. Finalement, je dirais que les gens sont toujours très surpris par notre sauce pomme et cari Madras, où les épices indiennes se marient à merveille au goût de la pomme et du zeste de clémentine. On suggère d’en mettre sur des crevettes, du poulet grillé ou du tofu, par exemple.

 

 

 

 

 

Quelles sont les causes qui vous tiennent le plus à cœur?

Ce qui dicte tout ce qu’on fait, c’est notre désir de contrer les changements climatiques. Plusieurs scientifiques croient qu’en s’attaquant au problème du gaspillage alimentaire, nous serons en mesure de réduire les effets des changements climatiques. Et deuxièmement, j’aimerais m’assurer que tout le monde mange à sa faim, c’est pourquoi une grande partie de ce que l’on reçoit est redonnée aux banques alimentaires.

 

 

 

 

 

Quels sont trois mots que vous pourriez utiliser pour décrire votre entreprise :

Amour, mobilisation, impact.

Amour, parce qu’on veut que tout le monde tombe en amour avec les aliments. C’est ce qui, selon moi, nous permettra de combattre le gaspillage alimentaire.

Mobilisation : notre entreprise ne serait rien sans sa grande communauté de bénévoles (nous en avons plus de 1200!), un conseil d’administration engagé et des partenaires en or.

Impact : Parce que c’est ce qu’on souhaite créer dans notre communauté!

 

 

Qu’est-ce qui s’en vient en 2023 pour La Transformerie?

Nous avons très hâte de pouvoir dévoiler ce sur quoi nous travaillons depuis près de deux ans : un laboratoire vivant. Nous avons bâti quelque chose de très intéressant, en partenariat avec l’École de technologie supérieure, qui nous permettra de réfléchir aux enjeux actuels et de faire participer un grand nombre d’experts à nos projets. Ça s’en vient!

 

 

 

 

Qu’est-ce qui vous motive à être adhérent à Aliments du Québec?

Nous avons de bien beaux aliments faits au Québec, il faut les valoriser! Et puis, je suis conscient que la fabrication de produits d’ici dynamise l’économie locale. C’est pourquoi nous avons 10 produits qui sont reconnus comme  «Aliments préparés au Québec». Ils sont disponibles dans 140 points de vente au Québec.

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