Une journée pour découvrir la Fraise d'hiver du Québec

 

Nous sommes le 1er février 2023, il fait -20 degrés celsius dehors et nous allons visiter une production de fraises. Yves Daoust, fondateur et chef des technologies de Ferme d’Hiver et Daphné Mailhot, directrice commercialisation et communication, nous accueillent sous une grande serre située sur leur site de production à Vaudreuil.

 

 

Ferme d’Hiver est une ferme unique en son genre. De l’extérieur, la ferme se compose de très grandes serres qui sont en réalité la face cachée de l’iceberg car la fraise, cultivée ici, n’est pas une fraise de serre mais une fraise de ferme verticale. Une fois dans la serre, nous pénétrons dans un grand cube gris et faisons face à des dizaines de rangées de plants de fraises réparties sur plusieurs pieds de haut. On y voit même des bourdons qui butinent des fleurs! 

 

Dans cette ferme, la technologie et l’agencement ont spécialement été conçus pour reproduire des conditions climatiques idéales permettant de cultiver des fraises. Et cela, quelle que soit la température extérieure. 

Pour en savoir plus, nous avons posé quelques questions à Yves et Daphné.

 

 

 

Expliquez-nous ce qu’est une Fraise d’hiver exactement ?

 

La Fraise d’hiver est une véritable innovation maraîchère. C’est un fruit cueilli à maturité, gorgé de sucre et surtout sans traces de pesticides chimiques. Elle est cultivée dans un environnement spécialement fait pour elle. Grâce à une combinaison de systèmes d’ingénierie contrôlés numériquement, on y achemine la juste dose d’énergie lumineuse, d’eau et de vent. Dans nos fermes verticales, jamais de journée trop chaude, trop humide ou trop froide. On aime dire qu’il fait toujours beau chez nous! 

 

 

 

 

 

 

 

Techniquement, comment cela fonctionne-t-il ?

 

Nous sommes une entreprise de technologies qui a développé un concept unique au monde de ferme verticale intégré à des serres conventionnelles. Notre approche est en synergie avec les écosystèmes agroalimentaires en place.

 

Nos plants de fraises débutent leur croissance en serre. On examine alors les plants minutieusement pour prévenir les maladies ou les risques une fois en ferme verticale. Dès qu’ils ont atteint le stade de floraison, on les installe dans les 11 corridors et sur les 14 étages de nos fermes verticales. La ferme verticale apportera exactement ce qu’il lui faut selon son stade de croissance. La quantité de lumière, de CO2, de vent, d’eau et d’engrais sera ajustée jusqu’à obtenir un beau fruit rouge et sucré puis cueilli à la main.

 

 

 

 

 

Quel est aujourd’hui le grand défi de votre industrie ?

 

 

De manière générale, l’un des plus gros défis de l’industrie à travers le monde c’est l’énergie. Reproduire le soleil prend beaucoup d’énergie. Nous sommes chanceux au Québec car l’électricité est relativement verte et abordable. 

 

Notre ferme verticale est un environnement 100 % fermé et contrôlé. Cela permet plusieurs avantages que la culture en champs ne permet pas comme : 

  • Aucune utilisation de pesticides chimiques 
  • Aucun rejet nocif dans l’environnement
  • 90% de notre eau d’irrigation est récupérée, filtrée puis réintégrée au système. La seule eau perdue est celle absorbée par le fruit 
  • Un fonctionnement à l’hydroélectricité avec un système d’éclairage intelligent qui permet de capter la chaleur de nos lumières pour la redistribuer dans une serre conventionnelle.
  • On peut produire des concombres, des tomates ou encore des aubergines à l’année et à moindre coûts. 

 

Il y a beaucoup d’avantages avec les fermes verticales.

 

 

 

 

 

En quoi le logo Aliments du Québec vous a-t-il aidé ?

Lorsque l’on arrive sur un marché avec une nouvelle marque, avoir le logo Aliments du Québec est un gage de crédibilité. C’est une façon de venir marquer le message du local sur l’emballage. Les gens n'achètent pas forcément des fruits et des légumes selon une marque mais souvent en fonction de sa provenance donc le logo joue parfaitement son rôle selon nous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment décririez-vous la relation entre les québécois et la fraise ?

 

Le Québec est le 3e plus grand producteur de fraises en Amérique du Nord. Nous avons une véritable expertise ici. Les québécois attendent toujours avec impatience la fraise en été. C’est justement le symbole que l’été arrive. Avec Ferme d’Hiver, on peut tout simplement en offrir à l’année aux consommateurs. On sécurise ainsi les chaînes d’approvisionnement locale et on réduit les importations. On se donne pour mission de remplacer 10 % des importations de fraises au Canada soit environ 13 millions de kilos, ce que nous sommes tout à fait capables de faire ici. 

 

 

 

 

 

Une recette à nous conseiller ? 

 

Nature! Une bouchée vous plongera au cœur de la plus belle journée d’été. Sinon, on doit avouer que célébrer Noël avec une bûche à la fraise d’ici ou un anniversaire de janvier ou février avec un shortcake, c’est assez sympathique.

La fraise d'hiver